Après 22 jours et plus de 1000km parcourus le long de la côte nord de la Norvège, me voilà à la fin des Lofoten.
L’après-Nordkapp
Le post-Nordkapp est marqué par un changement de temps radical. Durant la nuit du 1er au 2 août, le temps se dégrade d’un coup et la température descend à 13°C le matin alors qu’il faisait encore 30°C le précédent après-midi.
A partir de maintenant, le thermomètre ne dépassera plus les 20°C, ce qui est plus normal dans cette région.
Les premiers jours de pluie et grisaille m’ont un peu miné le moral car je m’étais habitué au sec et à la chaleur depuis 3 mois maintenant. L’arrêt à Alta fur particulièrement éprouvant.
Je fais même un stop de 3 nuits dans un camping tant le temps est pluvieux et froid, 7°C.
Puis je commence à découvrir la beauté des fjords en arrivant à Birtavarre, j’abandonne d’ailleurs l’idée du ferry et passe par le sud pour rejoindre Tromsø.
La capitale des aurores boréales : Tromsø
Je suis accueilli sur la route de Tromsø par Claude, mon hôte pour 3 nuits, qui a fait une trentaine de kilomètres pour refaire la route avec moi. Il en profite pour me partager son expérience et un peu d’histoire. Nous ferons même nos courses dans une petite ferme sur la route.
Cette rencontre m’a fait du bien car cela faisait longtemps que je n’avais pas été hébergé au chaud, dans le confort. Je n’ai d’ailleurs peu bougé car le temps était une nouvelle fois à la pluie.
Me voilà remotivé, avec des conseils et des spots pour la suite de mon aventure.
A peine reparti de Tromsø que je rencontre un couple d’allemand et un néerlandais. Nous passons la journée ensemble, tout est discutant sur nos vélos.
Pour moi la journée se termine plus tôt, grâce au spot conseillé par Claude qui s’avère parfait. Le reste du groupe prendra le ferry pour l’île de Senja.
Une journée de beau temps s’offre à moi, enfin !
Je profite un maximum de mes débuts sur l’île de Senja pour laquelle je tombe vite sous le charme. Et la nature m’offre un superbe coucher de soleil à Esterfjord en guise de récompense.
Puis le lendemain, la pluie fait de nouveau son apparition, accompagnée du vent, pour ne plus me lâcher jusqu’à dimanche dernier.
L’archipel des Lofoten
J’arrive donc dans les Lofoten, cette région composé d’îles avec les plus belles plages de Norvège. A part quelques éclaircies, je profite assez peu des magnifiques paysages.
Néanmoins, je fais des rencontres . Chris, un anglais qui voyage depuis Tromsø jusqu’à Bodø. Nous ferons une journée de route ensemble.
Un couple français, Maude et Michaël, rencontré sur la route, qui revenait d’une randonnée à pied. Nous nous sommes retrouvés dans le même camping. Puis une nouvelle fois, dans le camping à Moskenes. Plus quelques autres cyclistes et randonneurs sur la route.
Ce séjour sur Lofoten se termine à Moskenes, juste après l’emblématique village Reine.
D’un côté plus personnel, je vois les Lofoten comme la fin d’un épisode. Nombres de personnes que j’ai rencontré arrivent à la fin de leur vacances. Et j’ai l’impression que pour moi, c’est la fin du chapitre pour le nord de la Norvège.
Cette sensation fut accentué sur le ferry, en laissant derrière moi les montagnes des îles Lofoten, comme ce fut le cas pour l’île Sud de la Nouvelle-Zélande.
Rouler avec le sourire
Ce chapitre confirme aussi mon avancée dans la gestion de mes émotions. Malgré le temps exécrable, un matelas qui me lâche encore, l’humidité constante, une tente qui fuit, mon moral a été assez peu touché. Sur le coup, oui c’est toujours exaspérant mais ça ne prend plus des proportions comme auparavant où il me fallait plusieurs jours pour m’en remettre.
Le sourire et le moral positif reprennent vite le dessus.
Même en roulant avec la pluie et le vent, je me suis émerveillé de certains paysages. Cela aurait été impossible auparavant, je me serai focalisé sur le mauvais temps sans profiter des alentours.
J’ai aussi profité de l’offre abondante en camping pour avoir une douche chaude et de quoi sécher mes affaires, sans avoir cette culpabilité de “tricher” que j’avais auparavant. J’assume ce choix de pouvoir m’écouter et faire ce qui me semble le plus approprié pour moi.
L’idée d’abandonner m’a traversé l’esprit au plus fort des conditions mais je me suis dit : “En fait, je n’ai rien en secours, ma seule option est d’avancer.” Je n’ai plus de refuge ou de moyen de fuire la réalité comme c’était le cas auparavant. Aujourd’hui, je fais face à cette réalité, qu’elle me plaise ou non, je dois faire avec et apprendre à traverser ces épreuves. Pour l’instant, c’est la météo mais cela pourrait être tout autre chose.
Je suis beaucoup plus patient et relativise beaucoup les choses qui m’arrivent et c’est pour cette raison que je peux rebondir rapidement. Rien n’est vraiment dramatique après tout. La Vie a ses règles, on peut décider d’être en colère ou au contraire, de les accepter et continuer d’avancer sur notre chemin.
Prochaine étape : la Suède
Maintenant je me concentre sur la partie pour rejoindre le nord de la Suède. Il me reste environ 1100km et le mois de septembre. Je vais retourner dans un côté un peu plus sauvage qui me déplait pas, car le nord de la Norvège et notamment les Lofoten sont assez touristiques.
Pour résumer simplement la suite des évènements :
- Septembre : je rejoins le lodge en Suède le 25 puis on m’emmène en voiture jusqu’à Senja
- Octobre : je donne un coup de main à l’équipe d’Aventure Arctique sur Senja
- Novembre à mi-décembre : Retour au lodge en Suède pour y rester seul, ça va être mes vacances avant de démarrer la saison d’hiver.
- Mi-décembre à fin mars : Travail avec Aventure Arctique
Je commence à me sentir prêt pour cette période qui va être totalement différente après avoir passé 5 mois à pédaler. Je ressens le besoin de retrouver du confort et pouvoir manger plus varié, surtout après les conditions de ces dernières semaines.