[6/9] Phnom Penh

C’est un peu vaseux que je reprend le vélo pour rejoindre la gare à quelques kilomètres de la ville avec Arnold.
Nous prenons notre petit-déjeuner juste à côté de la gare, perdu en pleine campagne. On se croirait dans un bâtiment abandonné.
Il s’agit de ne pas rater le train car il y en a qu’un seul par jour.

Le train arrive, nos vélos sont mis dans un wagon container et nous gardons nos sacoches avec nous.
Malgré l’extérieur vétuste, l’intérieur nous paraît luxueux : pas de sièges mais une grande banquette en bois, climatisation et WiFi !
Nous profitons de la vitesse de croisière (40km/h) pour nous reposer, profiter de la vue depuis les portes d’accès totalement ouvertes. Quel plaisir ! Je me sens libre, léger, transporté par une belle énergie relaxante. Je contemple le magnifique paysage qui défile sous mes yeux, bercé par le mouvement du train.

L’arrivée dans la capitale

Arrivés à la gare de Phnom Penh, nous nous séparons car Arnold doit aller à l’ambassade pour récupérer son passeport avec le visa vietnamien. De mon côté, je choisi une nouvelle fois l’hôtel grâce à l’application Maps.me.
Au premier abord, je le trouvais un peu trop fancy mais mon avis change très vite, je m’y sens bien. En attendant le retour d’Arnold, je fais la connaissance de mon voisin de chambre, Meow, un malaisien installé depuis quelques mois à Phnom Penh.

Après l’arrivée d’Arnold, nous explorons le centre de Phnom Penh et le marché, où je m’achète une nouvelle paire de sandales plus confortable. Puis on se pose dans un café pour se rafraîchir et grignoter.
Le soir arrivant, nous tentons de visiter le Night Market qui s’avère très décevant : stands de nourriture identiques et des vêtements. Nous nous contentons d’un repas basique.
En marchant le long de la rivière, nous nous arrêtons à côté d’un petit stand ambulant qui propose des boissons, nous en profitons pour boire quelques bières. Un couple cambodgien vient se joindre à nous et au fil de la discussion, ils nous proposent de venir se faire masser à leur salon pour 6$ au lieu de 10$. Je suis tenté mais pas tout de suite, plutôt le lendemain.

Visites dans l’histoire tragique du Cambodge

Un nouveau jour se lève avec un soleil radieux. Aujourd’hui, ça sera journée en solo pour visiter les Killing Fields, que je rejoins à vélo en traversant la capitale.
Une fois l’entrée payé, je reçois un un appareil audio avec des écouteurs. Le système fonctionne avec des checkpoints que l’on active manuellement au fur et à mesure que l’on avance et annoncé par des panneaux. Je bénéficie de la langue française.
Le contenu est très détaillé, intéressant mais surtout très émouvant. A certains moments, je n’arrive pas à m’imaginer qu’il y ait eu autant de cruauté, tellement c’est épouvantable.

A la fin de la visite, il est possible de pénétrer dans le mémorial où sont rangés les squelettes et les crânes des personnes retrouvés dans ces champs de la mort. Je suis à peine rentré à l’intérieur, seulement une minute. Faire face à tous ces crânes, en imaginant la souffrance dont ces personnes ont subi m’était insoutenable.
Le contraste est saisissant avec l’extérieur où brille un soleil radieux et un ciel sans nuage.

Je me pose dans un restaurant à proximité, et essaye d’avaler un peu de nourriture malgré un estomac un peu retourné par la visite.
Retour dans le centre à vélo pour la prochaine visite, celle de la prison S21 converti en musée Tuol Sleng Genocide Museum.
Oui j’ai enchaîné un peu les visites hardcore mais je me suis dit autant faire en une journée.
Même système audio avec les écouteurs et les checkpoints.
Là encore je découvre une autre facette de l’horreur et je peux associer les visages à travers les photos de chaque détenu du centre. La visite est longue, et je commence à saturer, j’accélère vers la fin afin de retrouver une bouffée d’air frais.

Dans l’émotion

C’est un peu sonné et abattu que je m’échappe du centre et je reprends des forces en m’installant dans un stand avec des glaces et patisseries.
Pour me changer les idées, j’entreprends de trouver un nouveau casque audio avec un micro car j’ai oublié mes écouteurs dans une guesthouse. Je trouve mon bonheur dans un magasin de musique et je craque pour le Marshall Major, que j’avais eu l’occasion de tester en Nouvelle-Zélande par une amie.

Retour à l’hôtel pour me reposer et digérer ce que j’ai pu voir et entendu. Puis je vais manger à l’extérieur et tente de trouver un dessert aux alentours, sans succès.
Je décide aussi de rester une nuit supplémentaire car je me sens pas encore prêt à partir.
La soirée se déroule tranquillement devant l’hôtel où Meow, Arnold et un français, Emilien nous discutons pendant que Meow me fait essayer son Segway.
J’ai déjà eu l’occasion d’en faire en France, mais c’est toujours un peu difficile de trouver ses marques au début puis au bout d’une dizaine de minutes, je m’amuse sous le regard ébahi des locaux, curieux de cet engin.

Décompression et amusement

Après une nuit pas totalement réparatrice, je prends le petit-déjeuner avec Arnold et Meow. Une fois repu, Meow propose un jeu de plateau. J’accepte avec enthousiasme, ça me manquait cette ambiance amicale autour d’un jeu. Etant un habitué des jeux de plateau, je comprends rapidement le mécanisme, ce qui n’est pas le cas d’Arnold. Avec Meow, nous prenons tout le temps nécessaire pour le guider et au final, ça sera lui qui gagnera la partie ! La chance du débutant haha 🙂

Depuis le matin, je ressens une douleur assez violente dans mes côtes, à gauche. Je me demande d’où elle vient car je ne suis pas tombé récemment et je réalise que c’est l’essai du Segway hier soir qui a provoqué ces courbatures.

Après le repas, Arnold, Meow et moi prenons un tuk-tuk (que nous réservons grâce à une application) pour aller au nord de la ville, au ferry afin d’acheter mon billet pour le bateau qui m’emmènera à Siem Reap.
Arrivé sur place, on m’indique qu’il n’y a pas de bateau en cette saison et je dois me rabattre sur le bus. J’achète donc mon billet, en espérant que je n’aurais pas de problème avec Kaihopara Rangi.

Puis direction dans le centre pour déguster des gâteaux et un café. Et j’enchaîne avec la visite du temple Wat Phnom en solo car Arnold et Meow l’ont déjà vu.
On continue avec un massage au lieu que le couple m’a indiqué, il y a 2 jours. Ils me reconnaissent et comme Arnold ne souhaite pas y aller, Meow profite de l’offre.

Nous finissons la soirée dans un restaurant accompagnés de 3 amis de Meow et Emilien. Ambiance décontractée et discussions, autour d’un copieux repas.

Photos : Kampot à Phnom Penh

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