Ce bulletin marque la fin de mon périple à pied et à vélo en Scandinavie pour cette année et aussi le cap des 3 ans de voyage.
Trois pays de la Scandinavie
J’ai passé 5 mois sur les routes à travers la Finlande, la Norvège et la Suède, parcouru plus de 4000km à vélo et 250km à pied.
C’était l’occasion pour moi d’expérimenter le camping sauvage au quotidien. La Scandinavie offre un panel vraiment intéressant de paysage et de géographie très différent.
La météo fut clémente les trois premiers mois dont ce fut l’une des année les plus chaude enregistrée dans le cercle polaire. Puis à partir du mois d’août, le temps est revenu plus normal avec des températures ne dépassant pas les 20°C et surtout de la pluie et vent.
Le matériel a un peu souffert : un remplacement de mon réchaud, quelques crevaisons, une tente en fin de vie, des problèmes de matelas. Globalement, je n’ai pas eu de gros problèmes qui m’ont empêché d’avancer.
Côté santé, c’est une tendinite qui m’a stoppé dans mon voyage à pied, au bout de 250km. Certainement lié au poid de la remorque et un matériel pas adapté à mes besoins.
Une grosse allergie sur la tête suite à une piqûre d’insecte en Finlande (qui s’est réellement terminée après un mois) et qui me laissera une marque (oui je commence à être bien marqué haha).
De la fatigue dans mes débuts à vélo que j’ai résolu en modifiant mon régime alimentaire et surtout doublé les doses quotidiennes.
Le calme
La plus grande avancée fut certainement au niveau mental.
En effet, lors d’une météo peu clémente ou alors une situation que je n’appréciais pas, j’avais une tendance à avoir une baisse de moral et donc d’abandonner ou alors être en colère, de frustration.
La Finlande a eu cet effet apaisant et relaxant sur moi. Le peu de monde, le contact réel avec la nature au quotidien et de belles rencontres lors des couchsurfing ou sur la route m’ont totalement conquis.
Finalement, ce voyage à travers ce pays, qui m’intéressait depuis des années, m’a confirmé la vision que j’en avais. D’où le peu de déception et la joie de voir que c’était vraiment réel.
La Norvège m’a confirmé cet état de lâcher-prise sur les éléments et l’étape de Nordkapp fut un peu l’examen de ce que j’avais appris jusqu’ici. Contrairement à la Finlande, j’ai eu très peu de contact avec la population norvégienne. Mes seuls hôtes étaient français ou néerlandais.
Nature et météo
Par contre, au niveau visuel, j’en ai pris plein la vue ! Je pense que l’avalanche de photos que j’ai posté tout au long de cette section montre à quel point l’environnement est splendide. J’ai eu souvent la sensation d’être revenu un peu en Nouvelle-Zélande.
Beaucoup plus varié que les paysages finlandais et surtout le retour de la montagne et la mer. Les conditions ont été plus rude que ce à quoi j’avais face auparavant : froid, pluie et vent assez régulièrement. Ce ne fut pas facile tous les jours mais je n’ai pas baissé les bras pour autant.
Puis la Suède, un accueil plus chaleureux mais des conditions qui ne s’améliorent pas. Le besoin de confort se fait ressentir, la nourriture ne devient plus vraiment un plaisir, l’humidité constante qui vient miner le moral quotidiennement. Mais durant les courtes accalmies, je peux profiter d’une nature boréale sous les couleurs magnifique de l’automne que m’offre la Laponie. Je profite pleinement de chaque jour de beau temps.
C’est comme un examen de fin de parcours, où je suis soumis aux conditions instables. Etrangement c’est à ce moment où je fus le plus calme intérieurement. Un moral neutre, sans vague.
Et je reçois en récompense, mes premières aurores boréales. Un spectacle magique qui restera gravé dans ma mémoire.
L’évolution
Pendant ces 5 mois, j’ai été beaucoup plus dans le présent, moins de ruminations inutiles, plus à l’écoute de moi-même. Je n’ai pas eu le stress des visas comme en Asie, cette liberté de dates fut vraiment appréciable. Je me suis adapté au rythme de mes envies, sans chercher à en finir au plus vite.
Il en résulte un état d’esprit plus positif et globalement neutre avec des variations beaucoup moins prononcés qu’auparavant.
Si le moral est moins bon pendant une journée, quelques exercices de méditations et une bonne nuit me remettent dans le positif. Parfois aidé d’un endroit agréable, comme un café ou un beau spot de camping, pour me ressourcer.
J’ai écris énormément entre mon journal de bord quotidien sur TravelMap, mon carnet des émotions, mon carnet des rêves et les bulletins sur Facebook (plus d’une centaine de pages au total). C’est aussi une des clés pour me comprendre. Je peux voir au jour le jour mon état émotionnel, identifier des schémas négatifs et mieux savoir ce qui est bon pour moi.
Et aussi cette confiance quasi absolue et un respect des cyclistes sur la route, typique des pays scandinaves, participent à cette sérénité quotidienne. C’est un gros point pour moi qui suis sensible à mon environnement. Même si cette inquiétude par rapport à mon matériel a bien diminué avec l’expérience.
Stimulation intellectuelle
La petite nouveauté que j’ai intégré au tout début de la Norvège, c’est l’écoute de podcasts. Je n’avais jamais été emballé auparavant, dédaignant même ce média. Puis l’idée a germé dans ma tête, je me suis mis à la recherche d’une application et d’émissions à écouter.
Aujourd’hui, j’en écoute régulièrement un ou deux par jour. Certains épisodes durent entre une et deux heures, c’est un format parfait pour moi car du temps, j’en ai.
Ça me permet d’être de nouveau stimulé intellectuellement sur des sujets qui m’intéressent et que je peux approfondir.
Finalement, cette petite nouveauté a pris plus d’ampleur que je ne le pensais. Cela comble aussi ce manque d’interactivité inhérent au voyage.
De plus, ma liseuse m’ayant lâché il y a quelques mois, à part les deux livres ramenés par ma Maman en Finlande, je n’ai plus autant l’occasion de lire. Comme quoi les choses sont bien faites 🙂
La musique joue toujours un rôle important mais plus autant qu’auparavant. J’ai remarqué que je passais parfois deux ou trois jours d’affilés sans en écouter. Et je pense que l’intégration des podcasts offre une meilleure répartition de mon temps d’écoute et de divertissement.
En plus de tout cela, je pratique toujours la méditation et les moments où je ne fais absolument rien.
Sans le vouloir, j’ai réussi à trouver un bon équilibre dans l’occupation de mon temps libre.
C’est un bilan très positif qui en ressort de cette première expérience en Scandinavie. Ce n’est évidemment pas fini avec ce qui m’attend pour cet hiver !
3 ans sur les routes
Ce 28 septembre marque également le troisième anniversaire de ce périple et cette façon de vivre commence à vraiment me changer tout doucement. Aujourd’hui, je n’arrive pas à me projeter plus loin que de quelques mois. Je vis au jour le jour, sans trop me soucier du plus tard.
Et cet état d’esprit, je le dois à la pleine (pas tout le temps encore, il est vrai) confiance en la Vie et ce qu’elle propose pour nous faire grandir.
C’est une totale liberté qui m’accompagne, je suis libre de choisir ce que je veux dans la Vie et ce qui me fait du bien. Faire ses propres choix sans être contraint par des règles.
C’est avec une vision plus large et sereine que j’aborde donc cette quatrième année. Avec un projet qui se profile pour l’année 2019, que je vais avoir le temps de peaufiner durant cet hiver.
Ça va être la première fois que je peux anticiper ma destination. Même si tout cela peut encore changer évidemment mais il fait résonance avec ce que j’ai envie de faire pour le moment.
Je vous en parlerai plus en détail au début de l’année prochaine.
Je me sens prêt à vivre cette nouvelle expérience durant un hiver dans le cercle arctique et avoir l’opportunité d’avancer dans mes projets personnels.