Solitude en Laponie suédoise

La séparation

En à peine deux jours, je suis passé d’un environnement de plus d’une vingtaine de personnes à zéro. Cette phase est toujours un peu délicate pour moi.
Même étant un adepte de la solitude. 

Ce début novembre a aussi été marqué par le changement d’heure. Assez brusque, avec le coucher de soleil vers 15h.

C’est pour cette raison que je m’organise un rythme journalier que j’adapte au fil des jours suivant mes envies. La période de “travail” se situe entre la fin de matinée et l’après-midi.
Je consacre la fin de journée à la lecture, méditation et regarder quelques séries.
Généralement je me couche assez tôt comme en camping soit entre 21h et 22h. A part une aurore boréale qui me fera veiller plus longtemps, je n’aime pas me coucher tard.

Je suis le genre de personne qui a besoin d’être stimulé soit physiquement (d’où le vélo) et/ou intellectuellement (travail sur mon blog). C’est pour ça que j’aime bien prévoir un fil conducteur sur la journée, tout en laissant place à l’imprévu (chose que je ne faisais pas avant).

Force est de constater que ce rythme m’a plutôt convenu mais assez vite ce manque d’exercice et de nature se fait sentir d’où ma soudaine envie de partir en randonnée. A croire que c’est l’effort physique qui prime à ce moment (peut-être pour compenser ces 7 années à rester sur une chaise et devant un écran plus de 12h par jour).

Les promenades quotidiennes avec Amarok me permettent, néanmoins, de faire de l’exercice. Si la motivation est toujours là, j’essaierais de garder cette routine pour le matin.

Travail intensif sur le blog

Du temps libre à ma disposition, je l’ai essentiellement consacré à ce site internet avec l’ajout de tous les bulletins de cette aventure nordique. Puis une relecture complète des 150 articles déjà écrit pour les optimiser afin que le moteur de recherche puisse bien l’indexer. Certains articles ont été réécrits ou regroupés. Un travail de fourmi qui j’espère portera ses fruits !

Et aussi de la réorganisation dans mes écrits. Parfois je prends mes notes sur différentes applications suivant le moment et la praticité, il me faut donc regrouper et classer ces notes.

Je remets à jour également mon TravelMap, notamment le début du trip en Finlande.

Le retour à la liberté

A la base, je pensais réaliser cette randonnée en raquette et pulka, la météo en a décidé autrement. Le peu de neige présente me permet de marcher en chaussures. Il me faut juste être vigilant avec les nombreuses plaque de verglas.

Après une marche de 2h30, j’ai pu rejoindre la cabane de Karrejärvi situé à une dizaine de kilomètres du lodge.
La cabane a été rénové récemment et contient le nécessaire pour dormir et se chauffer, grâce un petit poêle et du bois déjà coupé.
Ma première tâche a été de collecter des brindilles pour démarrer le feu. Puis ensuite faire fondre assez de neige (ou plutôt glace) pour l’eau.

Je retrouve dans ces gestes la sensation de camping et cette routine rassurante après une journée à pédaler. Poser la tente, préparer son lit, faire cuire sa nourriture, chercher de l’eau, ramasser du bois pour le feu.
Autant de gestes simples qui permettent d’avoir le confort minimal dans la nature sauvage.

cabane laponie suédoise feu solitude
Dans la cabane

Installé près du feu, avec mon livre à la main, je contemple d’un oeil la lucarne du poêle et d’un autre mon livre du moment, L’Antarctique, le rêve d’une vie de Mike Horn. Ce confort rustique me reconnecte à la nature, impossible à expliquer.
Je me sens à nouveau plus en paix avec moi-même, éloigné du confort de mon chalet et des outils électroniques.

Je n’imaginais combien c’était important autant pour moi avant d’arriver à cet endroit.

La nuit m’offre un superbe panorama avec une pleine lune et un ciel complètement dégagé. Perdu au milieu de la nature, c’est ici que je me sens, étrangement, complètement en sécurité.
Je m’endors à la lumière lunaire, enveloppé dans mon duvet avec les restes du feu pour me réchauffer les doigts de pied.

Je me lasse pas de regarder les couchers de soleil qui offrent un panel de couleurs éclatantes. Plus les jours raccourcissent (10 minutes en moins par jour), plus le lever et coucher se confondent sans transition.

coucher soleil couleurs suède
Coucher de soleil avec de sublimes couleurs

Je ne vois plus d’ailleurs le soleil depuis quelques jours, caché derrière les forêts et collines.
La date de la nuit polaire commence le vendredi 7 décembre (même jour que la nouvelle Lune) et se terminera le 5 janvier 2019.

Anomalie météorologique

Le froid n’a pas été très vigoureux durant ce mois de novembre, ce qui est exceptionnel. Le thermomètre est rarement descendu en-dessous de -5°C et il a flirté avec les 6°C. En conséquence, la neige tombée fin octobre a complètement fondue ou gelée.

Le vent a refait son apparition durant la dernière semaine avec parfois de grosse rafale qui me remémore mon passage en Norvège.

Les aurores boréales ont été discrètes. Une belle surprise un soir en sortant de mon chalet à 19h, une magnifique aurore lumineuse et virevoltante au-dessus de moi. Je ne pense même pas à sortir l’appareil tellement que je suis absorbé par la beauté du spectacle.

Une autre occasion s’est présentée avec un démarrage timide puis une explosion au-dessus pendant quelques minutes avant de s’éteindre complètement.
Cette fois-ci, j’ai pu m’équiper de mon appareil et prendre cette photo que j’ai intitulé Ghost Bird tellement la forme fait penser à un oiseau. Forme encore plus visible avec le contraste du noir et blanc.

aurore boréale noir et blanc oiseau
Ghost Bird

Les longues nuits ne sont pas un problème pour le moment. Je dors beaucoup (enfin pas tant que ça pour moi), soit au moins 10h de sommeil.

La semaine dernière, j’ai réintroduit une méditation quotidienne car je sentais que mon esprit commençait à tourner en rond à nouveau.
L’impatience de retourner sur les routes a fait son chemin dans mes neurones, alimenté par ma lecture journalière (magazines Carnets d’Aventures et le dernier livre de Mike Horn).

Préparation

Mon premier projet pour la suite de mes aventures l’année prochaine a été complètement balayé. Non pas qu’il me déplaisait mais je me focalisais uniquement sur celui-ci sans entrevoir les autres opportunités.
D’ailleurs deux autres opportunités se sont finalement présentées la semaine dernière. Je dois entamer des démarches et je verrais ce que ça donne.

Depuis le 30 novembre, le lodge s’est à nouveau rempli avec l’arrivée des personnes participant à la formation des guides polaires.
Après cette interlude solitaire pendant presque un mois, je retrouve les joies de rencontrer du monde et partager à nouveau des anecdotes de voyages.

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