[16/33] De Bulga à Camdem

C’est après une nouvelle nuit sous la pluie que je repars avec une journée ensoleillée et venteuse.
Il me faut une petite heure pour retrouver un rythme et réveiller mes muscles reposés pendant 4 jours.
Je m’attaque au Wollemi National Park par une route montagneuse et étroite, mais avec très peu de trafic.
La route est agréable, le vent ne m’embête pas trop, coupé par la forêt, les montées longues sans avoir à fournir trop d’effort.

Je m’arrête au premier stop que j’avais prévu mais je constate rapidement que l’endroit n’est pas propice au camping. Je continue 10km en plus pour arriver à un café avec un campground.
J’en profite pour prendre un café et un crumble aux pommes maison.
Wouahh un régal, je savoure chaque bouchée !
Et à ma grande surprise, le campground est gratuit ! Je me paye donc le luxe d’une douche chaude après 7 jours sans.
Décidément tout s’enchaîne parfaitement.

Je repars le lendemain sous les nuages, bien reposé et propre.
Le temps se dégage au fur et à mesure. La route est vraiment tranquille.
Puis je bifurque sur une gravel road pour me rendre au camping.
Et j’entame une longue descente à travers la forêt et parfois une belle vue sur le National Park, je profite à fond de ce moment.
Cette adrénaline qui monte plus je prends de la vitesse et les virages, le chaos de la route qui secoue, en pleine nature. Voilà ce qui me fait vibrer à ce moment.
Et je continue sur une belle route plate de campagne pendant plusieurs kilomètres, m’emmenant tranquillement au camping.
Je ralentis le rythme, hume l’air pur, promène les yeux partout.
Un magnifique moment !
Le camping le sera un peu moins. L’accueil est pas terrible et je suis seul, avec les propriétaires qui n’ont pas envie de discuter.
Heureusement le spot est joli et me permet de profiter de la pleine lune.

C’est avec plein de motivation que je reprends la route, assez tôt le matin.
Je rejoins rapidement la route principale et commence à tomber dans le trafic.
Du bon dénivelé le matin qui se transforme en plat ensuite.
Rien de vraiment intéressant sur la route, hormis la construction de nouvelles villes, toutes neuves, imprimé sur le modèle américain.
Je roule en mode automatique, en restant vigilant au trafic. Il y a de larges bandes pour les vélos, heureusement.
Finalement, je me retrouve dans un camping à Camdem en ayant parcouru 100km sans trop m’en rendre compte.

En arrivant au camping, il n’y a plus de place pour les tentes mais on me propose de m’installer sous une grande tente, réservé pour des évènements. J’ai donc l’électricité, la lumière, un chauffage, une table et des chaises pour le même prix !
Une nouvelle fois, la chance me sourit.

Le lendemain matin, réveil sous une légère pluie. C’était prévu, j’hésite à partir le matin mais je me sens encore fatigué et pas d’envie de rouler sous la pluie.
Je réserve donc une nouvelle nuit et prévois de faire la dernière étape vers le monastère d’une seule traite, soit 100km de nouveau.

Le matin, je fais la connaissance de mes premiers cyclistes en Australie, et français qui plus est.
Florence, Raphaël et leurs deux enfants, Rose et Maël qui voyagent de Brisbane à Melbourne en tandems.
Ils tentent de partir le matin mais à peine 1h plus tard, les revoilà de retour. La pluie n’a pas plu aux enfants.
Nous passons donc une bonne partie de la journée ensemble, à jouer à la belote, regarder des dessins animés et film à la télé, à discuter de notre parcours.
Après un mois en solitaire, ça fait plaisir de se sociabiliser de nouveau, surtout avec une famille vraiment adorable !

Je prends aussi conscience tout doucement que je vais me retirer un peu du monde pendant un long moment. Un peu d’appréhension mélangé à de l’excitation et une forte motivation.

Photos : Putty et Wheeny CreekWindsor à Camden

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