Envol vers les terres du Nord

Retour au monastère

Je retrouve des personnes rencontrées l’année dernière, l’environnement m’est maintenant familier mais je ne suis pas présent et la frustration d’avoir été poussé ici n’aide pas.

Esseulé dans la nature, les deux premiers jours sont difficiles et je leur en veux. La deuxième nuit, un orage offre son spectacle dans la vallée. Tout en l’observant, j’écoute une nouvelle fois un album des finlandais de Moonsorrow. Une sorte de transe me gagne, je me sens hors du temps et pleinement connecté avec cette nature environnante. Un déblocage se fait et ma nuit s’avère plus paisible.

Un nouvel ami

Les trois prochains jours sont éprouvants. Grosse fatigue, un esprit complètement submergé de pensées, impossible de se concentrer, je peine à sortir la tête de l’eau. Les orages se succèdent dans la soirée me permettant de me focaliser un moment sur ce phénomène qui m’a toujours fasciné.

Puis après une journée assez calme, nous finissons la soirée à écouter une discussion d’Ajahn Braham intitulée The Power of Silence qui fait écho en moi.
Dans le même temps, je termine le livre La cinquième montagne, de Paulo Coelho. Il raconte la vie du personnage d’Elie qui, malgré la perte de sa femme et la destruction de sa ville, reprend les rênes pour tout reconstruire.

La Vie nous envoie des épreuves, à nous de prendre ça comme un nouveau défi ou se laisser abandonner.
Je me rends compte que j’étais trop dans la complainte : c’est à cause de mon passé, des blocages, blabla mais c’était juste des excuses pour éviter d’affronter le problème.

Fin de la retraite

Deux jours après, je rentre chez Ome et Shina et tout le monde au monastère est convié au repas de midi.
Je retrouve mes idées et pensées lors de la méditation. J’entreprends à ce moment de créer des carnets pour noter tout ce qui me traverse l’esprit. L’écriture est la clé pour que je puisse retrouver mon esprit clair.
Je mets donc cette routine quotidienne en place entre méditation et écriture. J’enregistre tout ce qui me passe par la tête durant la marche méditative et ensuite je retranscris.

Les nuits sont encore un peu mouvementées, des sensations étranges dans les jambes et cette impression d’étouffer. Je continue toujours une méditation quotidienne de 3h au moins dans la soirée.
Après plusieurs jours de cette routine, les effets commencent à apparaître. Je commence à retrouver mon calme, j’arrive à trier mes idées et à avoir des nuits réparatrices.

A travers cette crise, j’ai compris que je pouvais faire confiance aux autres encore une fois. Et j’ai maintenant plus de recul pour éviter une nouvelle crise ou au moins en diminuer l’impact.

Voyage au cœur

Avec Ome et sa sœur Keo, nous organisons un trip en avion pour visiter Melbourne et Uluru (en plein centre de l’Australie).

Première étape à Sydney où nous logeons chez son frère, Paul. Puis le lendemain, nous prenons l’avion pour Melbourne, où nous serons accueilli par son oncle qu’elle n’avait pas vu depuis un moment.
Nous y restons 3 jours que nous partageons entre visite de la ville, un parc et passer du temps avec son oncle, qui est un ancien moine bouddhiste.
Je ne suis pas trop connecté au moment et pas forcément à l’aise. Mes nuits sont hachées et ponctuées par de nombreux rêves.

Australie centrale

L’arrivée sur Uluru n’améliore pas mon humeur. Très affecté par les crises psoriasis qui me brûlent la peau.
Il fait très chaud, plus de 43°C, l’air est difficilement respirable. Nous profitons des activités aux alentours du domaine.
Et notamment un atelier pour le Didgeridoo très intéressant où j’ai eu l’occasion de pouvoir expérimenter. Cet instrument est très curieux et la sonorité fascinante. En écoutant un des morceaux du musicien, je retrouve cette attraction similaire à la guitare. Je reste complètement happé par la musique.

Nous nous joignons à un tour operator pour profiter du coucher de soleil sur le rocher. Impossible de le faire soi-même ici. Le spectacle est beau, l’environnement un peu moins, peuplés de nombreux touristes.

Le lendemain, très tôt pour éviter la chaleur, nous commençons la fameuse marche autour du rocher sacré aborigène, Uluru conduit par un guide et quelques personnes.
La marche dure environ 2h pour en faire le tour complet, le guide nous partage les anecdotes liés aux aborigène et pourquoi ils considèrent ce lieu sacré. Il est d’ailleurs interdit de photographier certaines faces du rocher.

Uluru, le rocher sacré

Le soir, nous participons à une exhibition Fields of Light, un artiste anglais a créé un champ complet de lumière à base de LED. Le spectacle est joli mais là encore, beaucoup de touristes et peu d’endroit calme.
Puis nous repartons en direction de Sydney le lendemain.

La renaissance

La fin février et le mois de mars se caractérisent par une pratique plus régulière de la méditation.

C’est aussi à cette période que je mets par écrit tous mes projets que j’ai en tête. J’entreprends de changer de banque afin d’être le plus autonome possible, toutes les démarches doivent pouvoir se faire en ligne, sans paperasse.

Puis je me lance dans la création de ce site web afin de pouvoir pérenniser mes écrits. Facebook est un bon outil pour partager mais pas adapté pour conserver des écrits qui se perdent dans le fil des articles.
J’y consacre un mois à y travailler sur le design et l’organisation de mes articles.
Les jours défilent et ma bonne humeur revient, la joie de vivre me remplit à nouveau. Mon esprit est focalisé sur ces nouvelles tâches.
J’apprends les rudiments de la communication web avec notamment le référencement sur les moteurs de recherche.

Tout se débloque, je finalise le choix de ma prochaine destination. Ça sera la Finlande, terre des pays du Nord. En effet, ce pays m’attire depuis le lycée avec la découverte de la musique Metal, notamment un de mes groupes préférés : Stratovarius.
Pour financer l’achat de mon premier appareil photo reflex, je créé un site web dédié aux peintures de Shina. Avec comme but de se transformer en boutique en ligne d’ici une année environ.
Tout se met en place à grande vitesse et avec fluidité. Mon visa se termine le 28 mars et je prends l’avion ce même jour.

Nouveau matériel photo

Rencontres

Une semaine avant mon départ, nous accueillons un groupe venu des Etats-Unis pour soutenir l’arrivée de leur maître bouddhiste en Australie. La maison de Ome et Shina se transforme en maison d’hôte, des matelas répartis dans les chambres et le salon reconverti en petit restaurant. Je participe à toutes les tâches pour veiller au bien-être de nos hôtes.

Toute cette énergie n’est pas évidente à gérer pour moi mais j’apprécie assez vite leur compagnie et comme à mon habitude, je me fais très vite accepter.
Au moment de se quitter, j’ai le droit à de grandes accolades et des propositions pour séjourner aux Etats-Unis. Ça me fait chaud au cœur et je sens que toute cette période noire est maintenant derrière moi, j’ai retrouvé cette rage de vivre et l’envie de partager du temps avec de belles personnes.

Nouvel envol

Il me reste une dernière chose à régler avant de partir. Dois-je emmener mon compagnon, Kaihopara Rangi, avec moi ou non ?
Le prix du billet d’avion avec un gros bagage me ramène à la réalité. Il n’est pas possible de le prendre.
J’hésite, essaye de trouver une autre solution, mais il faut me résoudre à l’abandonner ici.
Une autre voie semble se dessiner pour cette nouvelle aventure en Scandinavie.

Enfin, je m’envole avec le cœur léger et une certaine excitation, saupoudré d’une pointe de tristesse de quitter à nouveau cette seconde famille, qui m’a accueillie pendant 3 mois.

Trois mois à me reconstruire et partir avec une nouvelle vision de la Vie.