C’est sous un grand soleil et vent arrière (enfin !) que je démarre cette journée.
J’avais prévu initialement de rejoindre directement Singleton avec une longue route de 120km.
Mais la motivation n’étant pas au top, après 90km je choisi de me poser dans le petit village de Paterson.
J’avais longuement hésité pour l’endroit mais une fois de plus, mon intuition était bonne.
Sur mon appli, il était indiqué que le camping coûtait $10 mais en arrivant, aucun panneau, personne, hormis des joueurs de golf.
On verra bien si quelqu’un me réclame quelque chose.
Finalement après une nuit pluvieuse et de nouveau venteuse (ça devient presque normal), j’hésite à repartir.
Un coup d’œil sur la météo me rassure et je décide de partir. Et j’ai économisé $10.
De nouveau, je repars avec un peu de difficulté et le vent commence son apparition.
Puis peu avant midi, le vent forcit et je me retrouve avec un vent latéral, parfois de face.
Des rafales à 50km/h me bousculent, plusieurs fois je manque de tomber, plus les côtes à gravir.
Je fais beaucoup plus de stop tant l’effort physique, pour rester en équilibre, est difficile.
En arrivant à Singleton, ma première envie était de m’arrêter dans un café mais malheureusement vers 4h, tout est fermé.
Je me rends donc au supermarché pour faire quelques courses sans prendre le temps de me reposer vraiment, je ne me sentais pas bien dans cette ville, une atmosphère étrange.
Je m’achète seulement une part de pizza, histoire de me caler un peu l’estomac.
Les 25 derniers kilomètres vers Bulga sont difficiles. Le vent faiblit un peu mais la route est déprimante. Beaucoup de déchets sur les bas-côtés, m’obligeant parfois à rouler sur la route pour éviter les bouts de verre.
Ajouté à cela, les cadavres de kangourous tous les 10m et l’odeur pestilentielle qui me reste dans le nez.
J’en avais marre, le vent, la fatigue, la route, l’odeur…
Heureusement en arrivant au spot de camping, une belle étendue d’herbe, avec seulement deux camping-car, s’offre à moi.
Je me sens fatigué mais content d’avoir passé cette “épreuve” après 9h de route avec les pauses.
Je m’endors rapidement mais mon sommeil sera une nouvelle fois perturbé par une insomnie. L’arrivée sur Sydney commence à m’inquiéter.
La première journée de repos est consacré à savoir qu’est-ce que je fais pour la suite. Trop d’hésitation, je n’arrive pas à m’imaginer dans Sydney après 3 mois dans la nature.
Où aller, changer de ville ? Le problème sera le même. Je n’ai presque plus de sous, comment je vais m’héberger ?
Finalement, je finis la journée sans avoir trop avancé.
La deuxième journée, j’hésite à partir mais je sens que c’est pas le bon moment.
Je prend le temps de méditer puis j’arrive enfin à voir quelques solutions.
Et aussi, d’accepter que je vais certainement travailler, peut-être pas dans l’informatique au début.
Pour l’hébergement, je choisis donc d’envoyer des demandes par Couchsurfing et Warmshowers, deux réseaux de personnes qui proposent un toit gratuitement. Je relance aussi mon réseau de connaissances.
Je commence à me libérer de cette appréhension et me sens plus serein.
Troisième matin, de nouveau il fait beau, temps idéal pour rouler mais quelque chose me retient encore à cette endroit.
J’ai reçu quelques retours de mes demandes d’hébergement mais là encore mauvais timing.
La personne a déménagé, n’est disponible qu’en octobre… Bref rien qui m’indique que ça soit la bonne voie.
Je me laisse pas abattre et envoie de nouvelles demandes.
Le soir arrivant, en lisant dans ma tente, je reçois un mail d’un monastère bouddhiste conseillé par Nilushi : Santi Forest Monastery. Et ils acceptent ma venue malgré la période de la Rain Retreat grâce à l’appui de Nilushi !
Quelle joie et quel soulagement de voir une opportunité se présenter après toutes ces tentatives.
Me voilà donc à changer mes plans (je commence à avoir l’habitude), il me faudra deux jours supplémentaires depuis Sydney et donc refaire un petit plein de nourriture.
Pour le moment, j’ai prévu d’y rester 2 semaines mais j’ai bien envie d’étendre à 1 mois, durée maximale.
Les règles de vie ressemblent à celles de Vipassana, mis à part que je pourrais discuter avec les autres personnes.
Mais cela implique aussi que je ne pourrais pas donner de nouvelles pendant ce mois !
Plusieurs amis m’ont sollicité pour un Skype mais je ne pense pas avoir le temps d’en organiser un d’ici 5 jours car je n’ai presque plus de data et il y a encore des zones montagneuses sans réseau sur ma route.
Je vais donc faire un petit truc collectif, si ma data restante le permet sinon on se contactera par message.
Et pour finir, ce matin en vérifiant mes comptes, je m’aperçois que j’ai reçu mon Tax Return (n’ayant travaillé qu’un mois, j’ai payé trop d’impôts et on me crédite donc la différence) de Nouvelle-Zélande ! Ce n’est pas une grosse somme mais ça me permet d’être tranquille quelques semaines pour la suite, sur Sydney.
Et en parallèle, je commence à recevoir des réponses positives pour l’hébergement sur Sydney.
Si c’est pas beau tout ça, j’ai l’impression d’être à Noël !
C’est parfait, ce voyage se déroule exactement comme je ne l’avais pas prévu.
C’est donc avec une réelle motivation que je vais reprendre la route demain malgré une météo mitigé (encore du vent…).
Photos : Bulga