Après avoir bien récupéré, je décide de faire la randonnée du Tongariro Alpine Crossing.
Pour m’y rendre, deux moyens : payer $55 pour une navette ou l’auto-stop. Sans hésiter, je choisis la seconde option.
Puis, je me rends dans le centre à pied, fais quelques courses et le plein d’eau. Je m’installe sur la route principale en direction de Turangi, étape obligatoire avant d’aller au Tongariro.
Une personne qui déposera juste à l’intersection voulue.
Auto-stop
Le trafic est très faible ici, ça va être plus difficile de trouver quelqu’un.
Par chance, j’aperçois une voiture garé sur le bas-côté, la personne faisait une pause.
Je lui demande si elle va en direction du National Park, elle me répond par l’affirmative !
Nous discutons un peu de yoga et méditation, du travail. Elle me demande si elle me dépose juste au pied du chemin qui mène au parking ou au National Park. Je choisis la deuxième option.
Erreur ! Car c’est à 7km du départ, et aucune navette pour m’y emmener.
Je me lance donc de nouveau en mode auto-stop.
Après 15min sans succès, faut dire qu’il y a eu seulement 3 voitures…, un gars vient me rejoindre. Il cherche lui aussi à aller au Tongariro. Nous faisons les présentations. Il est allemand et veut faire plusieurs randonnées à travers le pays.
Je me dis qu’à deux, ça risque d’être plus difficile de trouver une voiture en stop. Cinq minutes plus tard, s’arrête un camping-car !
C’est un couple qui se rend au camping du village Wakepapa, où démarre la randonnée.
Un petit passage à l’Office du tourisme pour vérifier la météo et faire le choix de notre itinéraire. Ça sera le Tongariro Alpine Crossing, long de 19km et faisable en 6h30.
Préchauffement
Mais avant cela il faut 3h de marche pour rejoindre le départ. Cette première mise en jambe permet de découvrir le paysage. Le chemin est très chaotique par endroit à cause de la pluie qui creuse le sol.
Une fois arrivé au camping du DOC (Department Of Conservation), nous plantons nos tentes.
Pendant que nous prenons notre repas au chaud dans la cabane, le ranger Maori nous fera un discours en Maori/Anglais simultané pour nous expliquer un peu cet endroit et surtout du respect de la nature.
Après une nuit fraîche et humide, nous nous réveillons le matin dans brume.
Direction la cabane pour se réchauffer et prendre le petit déjeuner.
Le rangement de notre campement ne se fait pas sans mal, entre la boue, le froid humide qui me glace les mains même avec mes gants et une légère pluie.
On se laisse pas abattre et on décolle 1h plus tard que prévu.
L’ascension
Sur le chemin, nous croisons plusieurs groupes de personnes, c’est un itinéraire assez populaire et les gens le font généralement sur une journée avec un sac moyen. Nous sommes les seuls à porter nos gros sacs de près de 20kg.
Les 800m de dénivelé se feront dans la brume essentiellement. Cela ajoute une touche lugubre à cet endroit désertique, parcouru d’un sol volcanique, sans arbre, sans animaux. On croirait un paysage lunaire. Un paysage de désolation qui servira pour le tournage des scènes du Mordor dans Le Seigneur des Anneaux.
Le moment le plus impressionnant fut lorsque nous arrivâmes sur un sol sablonneux, complètement plat, avec la brume réduisant notre vision à 2m au maximum devant nous. Seuls quelques poteaux indiquant la direction.
On est resté 5min à contempler ce décor irréaliste.
Après ce passage et une bonne grimpette, changement de décor en arrivant sur une crête qui surplombe une bonne partie du parc national. Un vent latéral glacial vient nous accueillir. J’arrive à peine à tenir debout.
Mon téléphone n’arrive plus à fonctionner à cause du froid. La météo annonçait -5°C en ressenti.
Pour atteindre le sommet, il faut encore grimper le long de la crête, balayée par de fortes rafales et marcher dans un sol sablonneux qui rend encore plus difficile la montée.
Le froid et la fatigue commence à se faire vraiment sentir, j’ai hâte d’arriver au sommet pour manger.
Nous arrivons à un col enneigé, face au Mont Ngauruhoe, où l’on fait une grosse pause, en profitant des quelques éclaircies pour se réchauffer et prendre des photos.
Puis, nous repartons pour une dernière montée et atteindre le sommet du Red Crater culminant à 1900m, toujours ballottés par de fortes rafales ce qui nous empêche de rester sur le sommet.
La descente
Enfin, nous entamons la descente sur un groupe de lacs nommés Emerald Lakes. Mon téléphone étant éteint, les seules photos sont sur mon appareil photo.
Ces lacs ont la particularité d’être de couleur bleu et orange, dû au fer contenu dans la roche.
Ce panorama et surtout le nom m’ont fait pensé au titre Emerald Sword, du groupe italien Rhapsody. Petit clin d’œil à mon ami Anthony !
Nous entamons la descente sans problème, avec quelques parties enneigées. La dernière partie dans la forêt avant de rejoindre le parking nous parait interminable. Arrivés au parking vers 17h, après 7h30 de marche, il n’y a plus de navette pour retourner sur Taupo.
Encore une fois, la chance sera avec nous. Sur le long de la route, près du parking, deux vans étaient stationnés.
J’aborde deux jeunes pour leur demander leur prochaine destination.
Ce sont des français et voyagent avec 2 vans !
Ils se rendent à Napier, et peuvent me déposer quelques kilomètres avant Taupo et l’allemand qui était avec moi, décide de partir avec eux.
Je trouve un autre stop pour me ramener dans le centre de Taupo et je termine la journée avec les 40min à pied pour rejoindre le camping.
Retour sur Auckland
Le lendemain, j’entreprends de retourner à Auckland en stop, malheureusement la journée débute sous la pluie.
Je plie mon campement et direction la route principale à 10min à pied.
Puis j’attends une vingtaine de minutes sous la pluie avant de tomber sur une personne qui peut me déposer à un point plus intéressant pour le stop en direction d’Hamilton.
À peine déposé sur ce point, une personne peut m’emmener à une ville à 50km de Hamilton. C’est toujours mieux que d’attendre sous la pluie.
La personne me dépose à un carrefour, la pluie n’a toujours pas cessé. Après 10 minutes d’attente, une autre personne peut m’emmener dans le centre de Hamilton. Elle me conseille de prendre le bus entre Hamilton et Auckland, pour $20.
Je choisis donc cette option en arrivant sur place. Et c’est aussi à ce moment que je vérifie mon compte et voit apparaître mon virement ! Quelle joie 🙂
En arrivant sur Auckland, je dépose rapidement mes bagages à l’auberge et file directement à Bike Barn acheter mon vélo.
Cet article clôture mon périple à pied qui fut très enrichissant. J’ai pu tester mon matériel dans des conditions assez extrêmes et confirmer mon choix pour le vélo. Le sac était un peu trop lourd et sûrement peu adapté à ce poids. Je l’ai d’ailleurs revendu juste avant de partir à vélo.
C’est quelques jours après être retourné sur Auckland que j’ai découvert que le Tongariro Alpine Crossing était un spot de tournage du Seigneur des Anneaux.