Début de la matinée, je pars sans trop de motivation et des ruminations négatives qui se dissipent après quelques kilomètres.
Je rejoins le point où je dois traverser un des bras du Mékong mais personne aux alentours. En tournant aux alentours, je croise deux femmes sortant d’un temple. Je leur indique que je souhaite traverser le fleuve en bateau. Elles me montrent un arbre qui abrite un homme avec une barque.
Après avoir traversé un champ boueux et peuplé de vaches, je rejoins l’homme et je lui fais comprendre mon besoin. Il me montre du doigt une autre barque sur la rive opposé qui semble revenir de ce côté.
J’attends patiemment à l’ombre de l’arbre, assis à contempler le paysage. La sérénité de ce pays commence à m’envahir peu à peu.
Une fois le bateau arrivé, j’embarque avec Kaihopara Rangi et un scooter. Le courant est fort mais le capitaine connaît sa route et manie le gouvernail avec une précision et une facilité déconcertante.
Je débarque, et malheureusement, je casse mon porte-gourde avant. Bon ce n’est pas très grave, j’en réinstallerais un plus tard.
Et me voilà sur une route de terre rouge.
Cette matinée est très agréable, chauffée par le soleil, parfois voilé par les nuages. Le paysage campagnard défile sous mes yeux. Je suis connecté au moment, pleinement présent. Je remarque qu’il y a beaucoup de papillons et libellules.
Puis j’arrive au village de Thapo et m’installe dans la seule guesthouse. La chambre est assez basique, un lit et des toilettes. C’est simplement ce qu’il me faut.
Je me rempli le ventre avec une soupe de noodles et trouve un petit stand de beignets que je grignote en m’asseyant sur une butte, au bord du fleuve.
Une nouvelle fois, je me laisse transporter par cette tranquillité dans un état de méditation.
La fin de l’après-midi se déroule au fil des lectures et de l’écoute musicale. Je prends mon repas du soir à la guesthouse puis je m’endors.
La nuit sera assez agitée, notamment à cause de la chaleur.
Après cette journée, je réalise que je suis de moins en moins exigeant, notamment pour les chambres. En effet, du moment que j’ai un toit, un lit, des toilettes et que je m’y sens en sécurité, l’état m’importe peu.
C’est aussi le cas pour la nourriture, je n’ai pas souvent le choix, surtout dans des villages. Je me contente donc de ce qu’il y a, tant pis si je mange la même chose tous les jours.
Photos : Thapo