Lever à 6h30 pour prendre le petit-déjeuner et regrimper sur mon vélo afin de rejoindre la côte, Klong Muang Beach, à environ 50 km.
C’est par une belle route secondaire que j’entreprends ce trip. Malheureusement après 1h de route, mon ventre commence à faire des siennes. Bon rien de gênant, j’imagine que ça passera.
Je fais de nouveau la rencontre d’un couple de cycliste, qui malheureusement ne parle pas anglais. Ça nous empêche pas de se prendre en photo !
Plus j’approche de la destination plus la douleur au ventre s’accentue.
J’essaie de profiter tout de même du magnifique paysage le long de la route.
Je fais de petites pauses puis arrive finalement à destination, complètement épuisé, je tiens à peine debout.
Une fois l’enregistrement à l’hôtel effectué, je m’affale sur le lit, tordu de douleurs au ventre, une fatigue globale bref je suis bien malade.
L’après-midi se déroulera entre le lit et les toilettes. C’est sûrement lié au petit-déjeuner ou l’eau au précédent hôtel, je sais pas trop. Plus la fatigue accumulée ces derniers jours, à rouler en pleine chaleur.
Le corps dit stop à ce rush, j’ai même des boutons sur les cuisses, première fois que ça m’arrive.
Le lendemain, je commence à remanger normalement. Ça passe !
Je me repose la journée à l’ombre sur la plage avec un moral en berne. Que dois-je faire ?
Je pensais rejoindre Ranong par vélo, soit environ 400 kms en 6 jours. Vu le rythme que j’ai à ce moment, ça me paraît juste. Et toujours ce stress pour ce visa qui traîne dans ma tête.
Finalement, j’opte pour ferry et bus.
Je comprends à ce moment, que c’est mon ego qui me guide car je digère mal le fait de prendre des moyens de transport, comme si c’était tricher.
Toujours ce besoin de faire les choses par moi-même pour montrer que j’en suis capable.
Capable de quoi ? Difficile de casser les vieux schémas dans notre mental.
Avec le recul, il aurait été plus judicieux de rester à Ao Luk avec Den et profiter d’avoir des personnes avec qui partager du temps.
Tant pis, c’est fait et j’accepte que ça se passe ainsi.
Le lendemain, je repars pour prendre le ferry à Krabi (notez que je me suis reposé qu’une seule journée à la plage, qui était déserte).
Il me reste 6 jours avant la fin du visa.
Je prends donc le ferry (avec un petit surplus pour le vélo évidemment) en direction de Phuket.
Une fois arrivé, je passe par les quartiers plus pauvres, ça me fait bizarre. Même en arrivant en ville, je n’aime pas l’atmosphère qui règne ici.
J’arrive à l’hôtel sans enthousiasme, malgré un bon accueil et un hôtel correct. J’y ai prévu qu’une nuit seulement.
Même mon plaisir, à trouver un petit restaurant où manger le soir, est terni par cette ambiance et mon moral à zéro.
Le lendemain matin avant de repartir pour le terminal de bus, je vais chez un photographe pour faire des photos d’identité pour les futures demande de visa, dont celui pour Myanmar que j’effectue dans la matinée, en ligne.
Ensuite je repars à vélo en direction du terminal, malheureusement, je suis trop les indications de Google Maps et me retrouve perdu dans des ruelles sans issues et un chien qui me course de nouveau.
J’ai oublié ce petit détail auparavant, les chiens. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, ce sont les chiens domestiques les plus virulents. Plusieurs fois, j’ai dû appuyer sur les pédales pour éviter de me faire manger les mollets. Les chiens errants sont nombreux sur les routes mais tant qu’on les embête pas trop, ils sont calme.
Ça donne des petits shoots d’adrénaline, pas toujours agréable cependant…
Après quelques détours, je retrouve la route et arrive à temps au terminal.
(Notez que j’aurais pu rester une journée de plus à Phuket et essayer d’en voir plus, je n’avais rien de prévu).
Je me présente devant le bus, la femme qui m’accueille fait les gros yeux en voyant mon vélo. Elle me dit direct, ce n’est pas possible de prendre le vélo.
Moi j’insiste, un assistant arrive et m’explique que la soute est assez petite mais il veut bien essayer.
En effet, je vois la soute et mon vélo !
Mais en démontant la roue avant et en faisant des mouvements de contorsionniste, ça passe. Pfiouu. Une nouvelle fois, je paye un supplément pour le vélo, plus cher que le prix du trajet… Je cherche pas à négocier, j’en ai pas la force à ce moment.
Me voilà embarqué pour 8h de bus, heureusement moderne, confortable avec une clim toujours trop forte à mon goût.
À mi-chemin, nous faisons une pause. Seulement, en sortant du bus, cherchant un shop pour acheter à manger et à boire, je reviens quelques minutes plus tard, plus de bus.
Ok. Il y a un truc qui cloche. J’ai juste mon porte-monnaie avec moi, pas de mobile.
Je panique pas, essaie d’évaluer la situation, marche aux alentours pour essayer de le trouver. Rien.
Je reviens à l’emplacement où s’est arrêté le bus et m’assied à côté de 2 hommes.
J’essaie de leur faire comprendre que le bus est reparti et ils me répondent que non, il va revenir.
Je commence à comprendre, durant la pause, le chauffeur est parti faire le plein à la station et revient ensuite ici.
Pfiouu, merci ! J’ai cru que ça allait être vraiment une journée de merde.
Je retrouve donc mon bus, sain et sauf et nous reprenons la route.
La nuit tombée, les contrôles de police sont très fréquents. Nous sommes donc arrêté, l’agent fait le tour dans le bus, rien à signaler.
Vers la fin du trajet, le chauffeur a accéléré le rythme car il a pris du retard (rien d’étonnant ici) et ça secoue un peu plus.
Nous arrivons enfin à Ranong, où le bus nous “jette” rapidement avant de repartir.
Je remonte Kaihōpara Rangi sous les néons dans la station de bus et roule de nuit jusqu’à mon hôtel.
Une nouvelle fois, un agréable accueil et on m’offre un espace pour entreposer mon vélo !
Je m’affale dans mon lit, après une douche express, et tombe dans le sommeil instantanément après cette éreintante journée.
Photos : Etape à Klong Muang Beach