Départ lundi matin, mes hôtes vont rejoindre de la famille pendant 2 jours. Ils m’ont gentiment proposé de me déposer à côté de Wollumbin National Park. Comme je suis à vélo, je pourrais revenir une journée après eux.
Ils me déposent donc au parking vers midi. Et une fois reparti, je m’aperçois que j’ai oublié ma tente et mon casque dans le coffre.
Je tente un appel mais pas de réseau mobile, je demande donc à une personne si je peux utiliser son mobile, de préférence avec un autre opérateur. Avec une mini-barre de réseau, j’arrive à envoyer un message.
Je décide de descendre vers le camping. A mi-chemin, Aniish me rappelle pour me dire qu’il a déposé mes affaires au camping.
Après une grosse descente (qu’il faudra remonter), j’arrive au camping, récupère mes affaires et paye pour l’emplacement.
Je prends le nécessaire pour la randonnée, regrimpe cette méga-côte pour rejoindre le parking.
Puis je dépose mon vélo au départ de la randonnée du Mount Warning.
Je débute l’ascension, assez tard car il est conseillé de démarrer à midi, sauf qu’il est 14h. Je grimpe sans problème, en ne croisant que des personnes qui descendent. Les 10 dernières minutes sont assez raide, presque de l’escalade. Et me voilà au sommet, à 1200m d’altitude et je profite de la vue dégagée et puis me pose sur un banc pour une méditation.
Après presque 1h, je décide de redescendre. À mi-chemin, j’allume ma lampe torche. Me voilà en pleine forêt sacré, dans la nuit, seul, avec les finlandais Moonsorrow dans les oreilles ! Wouaah, je ressens une légèreté et un calme profond. C’est grandiose et à la fois mystique !
Je redévale de nouveau la côte à vélo, cette fois en pleine nuit et sans trafic, de plus la nuit est assez douce.
La tentative de faire un feu au camping échoue car le bois est trop humide.
Réveil avec la pluie. C’était prévu, je prends donc mon temps le matin pour me préparer.
Je pars vers 13h pour rejoindre le deuxième parc national : Mebbin. Petite étape de 40km avec ma première gravel road.
Je m’installe au camping, je suis seul dans la partie réservée aux tentes. Je peine à faire sécher la tente, tant pis, je la monte trempé.
L’endroit est vraiment agréable et peuplé de nombreux oiseaux.
Après une nuit réparatrice, je me lève avec le chants des oiseaux (quel variétés de chants !) vers 6h30. Je remballe tout le matériel et reprend la route vers le prochain parc national : Border Ranges.
J’arrive sur le chemin qui me mène au parc, les 8 km sont assez vite engloutis pour arriver à l’entrée du parc. L’entrée est payante pour traverser le parc, seulement pour les voitures. En même temps, il n’y aucun vélo par ici.
Et là, je m’attaque à la grosse partie avec 1000m de dénivelé sur 10km ouch, j’avais pas prévu autant surtout que je n’ai plus l’endurance de la Nouvelle-Zélande.
Ce fut l’une de mes étapes les plus dures, j’ai dû pousser le vélo plusieurs fois vers la fin et faire des pauses. Pour ajouter du piment, un vent glacial et peu de soleil à cause des arbres.
Après 4h de montée, j’arrive sur l’air de pique-nique, complètement épuisé, je tiens à peine debout.
Je me repose 1h avant que le soleil tombe et surtout j’attends que les gens autour partent afin d’installer mon campement car c’est interdit.
Une fois le soleil tombé, je me fais un feu sous le auvent pour me réchauffer et être à l’abri du vent, la soirée s’annonce très froide.
Je monte rapidement mon campement. Après un repas chaud et malgré le froid, je reste 10 minutes à contempler le ciel étoilé de l’hémisphère sud !
Ça m’a remonté le moral car je pensais avoir monté cette foutue côte pour au final ne rien voir.
Le but était Pinnacle Lookout, situé à plus de 10km de l’air de pique-nique, autant dire presque impossible.
Je n’ai pas eu trop froid dans la tente mais je sentais les grosses rafales de vent parfois.
Le matin, lever à 5h dans le froid proche de zéro, il y a quelques gelées et mon eau est imbuvable (pas gelé mais trop froide).
Je remballe mon campement et me fais un petit déjeuner chaud avec du lait de coco congelé haha.
Et je pars pour une randonnée à pied de 4km pour voir un point de vue. Ca sera un petit réconfort même si la vue ne sera pas aussi grandiose que Pinnacle. Le début se fait à la lampe torche, dans la forêt et j’arrive au point de vue. Le soleil commence tout juste à se lever et la vue est splendide !
Après ça, j’entreprends la descente. Je m’équipe chaudement avec 5 couches pour le haut, 2 couches pour les jambes et la tête.
J’ai descendu la montagne en moins d’une heure mais je me suis arrêté dès qu’un rayon de soleil pouvait me réchauffer. Le vent glacial et le contact du métal me gelait les doigts malgré les gants.
Une fois arrivé en bas, je trouve un coin pour me changer en mode presque été. Il me reste plus que 2h de route pour retourner chez mes hôtes, sans grande difficulté et le temps est superbe. Je profite de ces derniers moments de mon aventure, à travers laquelle j’ai grimpé plus de 3000m de dénivelé à vélo et à pied, parcouru 100km sur les 3 jours.
Fier de l’avoir fait mais un peu déçu d’avoir raté le magnifique point de vue. Ça restera un bon souvenir sur ces premiers pas dans la nature australienne.
J’ai été au bout de moi-même physiquement (mes jambes s’en souviendront) et moralement (combien de fois je me suis dit, j’ai envie d’abandonner et retourner en arrière). Ça m’a également donné un repère sur mes capacités et mon matériel dans un environnement un peu plus “extrême”.
Concernant mon woofing, j’ai décidé de rester encore plusieurs jours, voir semaines.
J’ai plusieurs options pour la suite, je vais en essayer une justement. C’est une période de réflexion et j’essaye de me connecter avec moi-même pour trouver la réponse ou au moins l’objectif vers lequel je peux me diriger.
J’ai l’impression qu’il y a un cap à passer mais je n’arrive pas identifier lequel, d’où mon sentiment d’être encore perdu.
Photos : Border Ranges National Park