[14/37] Étape 20 : Port Jackson

Lever à 7h pour un départ à 9h. Une vérification sur Google Maps m’indique une distance de 100km avec 1300m de dénivelé pour rejoindre Port Jackson. Les 2 derniers jours étant assez facile, je me sens frais pour entamer cette étape.
Avant d’arriver sur Coromandel, j’affronte une première côte de 20% et une bonne descente.
La route est raisonnablement calme.
J’apprécie ces routes qui longent la côte. La mer, la route et la montagne. L’odeur des pins et de l’air salé.

Je m’arrête à Coromandel pour déguster un très bon repas dans un café. Une sorte de grillé de moules avec des légumes, accompagné de frites maisons à tomber par terre et finir sur un gâteau à l’abricot et un café.
Je trouve un coin dans un parc public pour m’étendre et faire une petite sieste de 30min.
Ça c’est le pied !

Je repars en direction de Colville, plusieurs côtes assez difficiles entre 18 et 21% mais je les gravis sans trop se problème, même si j’aurais apprécié un pignon de plus pour avoir plus de démultiplication.
Je fais une petite halte après Colville, avant de commencer la partie en gravel road.
La première partie est vraiment plaisante, assez plat, du chemin de terre sans trop de gravier. Une partie plus boueuse ensuite et plus de gravier, où je me fais quelques frayeurs.

Au moment où je pensais arriver au camping, un panneau indique encore 7km.
Aïe le moral en prend un petit coup mais je me remotive en me disant que le plus dur est fait.
Erreur !

Trois kilomètres avant d’arriver, une grosse montée à 23%. Ouch, ça c’est de l’étape montagnarde !
Le mental commence à lâcher et par la même occasion, le physique. Je branche mes écouteurs sur Stratovarius, mange quelques noix de cajou pour me booster et fait des petites pauses.
J’arrive au col avec une magnifique vue sur la baie et aperçoit le camping tout en bas. Une longue descente pour soulager les mollets mais pas les freins qui commencent à couiner à cause de la poussière accumulés sur la route.
Il est temps d’arriver !

Je me pose au camping vers 18h soit une journée de 9h avec une heure de pause.
Je vérifie les données topographiques enregistrées. 2100m de dénivelé, ok… C’était bien sous-estimé sur Map.
Fier de ma performance, je m’endors comme un bébé.

J’ai largement dépassé mon objectif et je m’en suis bien sorti sur le plan physique et mental.
Je n’imaginais pas faire un jour du vélo en montagne avec 20kg sur le porte-bagages. C’est surtout cette force que j’arrive à extraire de moi-même et qui grandit à chaque étape qui m’étonne. Comme si c’était enfoui pendant longtemps et maintenant, j’ai la capacité de l’exploiter.

C’est une de mes meilleures étapes avec Cape Reinga. L’environnement et mon état d’esprit m’ont permis d’apprécier pleinement cette journée même si ce fut difficile par moment.
Sur la route, en admirant les paysages, j’ai eu plusieurs fois ce petit frisson dans la colonne vertébrale qui m’indique un bonheur authentique, amplifié parfois par la musique.

Quel bonheur d’être à vélo !

Photos : Etape 20