[23/37] Étape 30 : Timber Cycle Trail

Après une nuit paisible, je me réveille sous la pluie… Je prépare mon petit déjeuner et réfléchi à la manière d’aborder la journée.
Finalement, je décide de partir car la pluie s’est arrêté. Départ vers midi, j’estime mon arrivée vers 16h, ça le fait.
Dès le début du Timber Cycle Trail, l’itinéraire commence dans la forêt. Malgré la pluie, le sol est praticable.

Plus je monte, plus le terrain est difficile. La pluie fait son apparition par moment.
Je dois être constamment concentré sur la route.
Après être arrivé au point culminant, à 980m, j’entame la descente, toujours aussi délicat. Le terrain change vite : pierre, boue, sable…

Et à un moment, dans un virage assez boueux, je perds l’adhérence et swippp par terre.
Heureusement rien de grave, quelques égratignures et sûrement un bleu pour moi et de la boue pour le vélo.
Je repars avec une certaine appréhension, c’est vraiment dur physiquement et moralement.
Je croise seulement 2 cyclistes dans le sens inverse.

À 10km de mon arrivée, j’entends un bruit à l’arrière. Je regarde et voit la fixation du porte-bagage qui est tordue. Merde, je n’avais pas checké ce point après ma chute.
Je fais un tour sur les dégâts et j’en conclus que la vis est cassée. Impossible de remettre une vis neuve.
J’arrive à redresser la fixation, puis à la place de la vis, je prends une de mes clés Allen puis je renforce tout ça avec du Chatterton et une sangle accrochée à ma selle.
En essayant d’éviter un maximum les trous et bosses, j’arrive enfin au camping sans encombre. Ouf 🙂

Le lendemain, en me levant je ressens une certaine fatigue et j’hésite à reprendre la route. La météo étant incertaine, je préfère avancer tout de même pendant qu’il ne peut pas, le temps est couvert mais pas menaçant.
Je repars pour 20km, préférant conserver des forces pour terminer le trail.

Sur la route, étant complètement seul au milieu de la nature, je ressens un vide en moi. Pas d’angoisse, pas de peur, simplement un état où je me sens en dehors du temps.
Je reste un moment à contempler cette nature.

J’arrive au point auquel je voulais camper. Et il s’avère que c’est juste un point pour s’abriter. Je décide de poser mon campement ici, aucune interdiction de camper en vue.
C’était un de mes objectifs, camper en pleine nature avec personne aux alentours. Être enfin complètement seul avec soi-même !
Je pensais le faire sur l’île Sud, le destin en a décidé autrement, sans le chercher, c’est venu simplement à moi.
J’apprécie chaque minute qui passe.

Au moment de préparer mon dîner, je me rends compte que je n’ai plus beaucoup d’eau, seulement pour préparer le repas du soir, le petit-déjeuner et ce qu’il faut pour moi.
Et aucune source d’eau proche, il y a bien une rivière mais aucun accès.
Je me dis que si il pleut, ça me permettra d’en récupérer un peu.

Le lendemain matin, il pleut de nouveau, un crachin breton qui continue à me suivre.
Je profite de l’abri pour préparer mon petit-déjeuner.
Il me reste 20 km pour finir le trail et 30 km environ pour rejoindre la ville la plus proche avec un camping. Je me lance et la pluie commence à s’arrêter.
Sur le chemin, il y a parfois des barrières, avec seulement un espace pour passer avec un vélo afin d’éviter que des quads ou motos viennent sur le circuit. Sauf qu’ils n’ont pas pensé aux vélos avec des sacoches, ça m’oblige à défaire tout mon package à chaque fois…

Puis j’arrive à la fin du trail pour retrouver la civilisation et la route.

Ce Trail fut une grosse expérience et je suis content de l’avoir fait mais il m’a aussi poussé dans mes retranchements. Malgré la difficulté lié à la pluie, je n’ai jamais eu l’envie d’abandonner comme ce fut le cas avec Max lors de l’épisode dans la montagne. J’ai dû faire face seul à cette situation et j’en ressors grandi encore une fois.
J’ai le sentiment d’avoir accompli quelque chose.
Néanmoins, je ressens une grosse fatigue après cette étape, j’ai puisé dans mes réserves. Il va être temps de se reposer.

Photos : Etape 30

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