Une nouvelle matinée s’éveille et je reprends la route sous un ciel gris. La route est sinueuse à travers le lac artificiel. J’aperçois de nombreux arbres en train de pourrir dans l’eau.
Je ne peux m’empêcher de penser que la construction de cette centrale hydraulique n’est pas une bonne idée pour l’éco-système.
Les teintes grises du ciel donne un aspect lugubre et les squelettes des arbres, un paysage de désolation. Je me sens dans un autre monde, déconnecté.
Je fais un arrêt pour dormir à Laxsao.

Durant cette nuit, je fais de nombreux rêves et plusieurs périodes de réveil. Je me sens complètement hors du temps depuis plusieurs jours.
Est-ce une période de transition ? Est-ce l’environnement qui m’affecte ?
C’est une période où je réfléchis à la suite de mon voyage, l’année prochaine. Toujours ce besoin de me projeter pour éviter de trop flirter avec l’inconnu.

L’arrivée à Konglor Cave est laborieuse, la route a été longue avec beaucoup de dénivelé et je me suis arrêté peu de fois. Seul les 40 derniers kilomètres étaient plat. Et parfois, la pluie m’a accompagnée également.
Je choisis une des guesthouse un peu au hasard. Vu que c’est un spot touristique, il y a un peu plus de choix. Je m’affale dans le lit pour une sieste et finalement je m’endors plusieurs heures. Je me réveille pour dîner et de nouveau au lit pour dormir jusqu’au matin.

Le lendemain, je prévois de faire la visite de la grotte, réputé pour être immense (7 km de long). Mais la fatigue m’accable, j’ai l’impression de porter un poids qui m’écrase.
Au-delà de ça, je suis irrité et cela a commencé hier sur la route de Konglor Cave.
Je n’arrive pas à y aller, si je force, je m’énerve. Mais si je fais rien, je culpabilise. J’y suis alors pourquoi ne pas y aller ?
Mon instinct me dit que j’ai fais le mauvais choix de venir ici. J’ai certainement voulu suivre l’attraction touristique encore une fois.
La situation me semble similaire à celle de Hot Water Beach, en Nouvelle-Zélande.

Est-ce l’environnement encore une fois ? Je m’y sens clairement pas à l’aise.

Je livre encore une bataille dans la nuit entre savoir si j’y vais ou pas. Pour y mettre fin, je décide de ne pas y aller et partir dès le matin. Finalement, je me mets de la musique dans les oreilles pour me concentrer sur autre chose.
Des sensations se réveillent en moi, ou du moins j’en prend tout doucement conscience.
C’était aussi la pleine lune.

Photos : Thalang à Konglor Cave