Fin d’année 2018 enrichissante

Après un mois passé en solitaire au lodge Aurora, les nouveaux occupants arrivent. Un groupe de personnes qui vont être formés pour être guide polaire, c’est à dire apprendre comment se repérer, analyser l’environnement pour éviter les dangers (rivières sous la neige par exemple) entre autres et découvrir la culture arctique.

Pendant deux semaines, de mon côté j’ai aidé Clémence, la responsable du lodge, à préparer les chalets et le lodge pour l’arrivée des clients. Parfois, je participe aux activités avec les apprentis guides.
J’en profite pour suivre les cours de premiers secours en milieu arctique. Pouvoir prévenir les gelures et connaître les conséquences, gérer l’hypothermie, gel de la cornée…

Puis nous avons mis en pratique l’apprentissage durant une journée de simulation, qui sera la plus froide jusqu’à maintenant, soit -30°C.
Trois cas se sont présentés aux apprentis guides : une chute dans un lac gelé, un malaise vagal et une fracture du tibia dans un endroit peu accessible. J’ai donc joué la victime pour le dernier cas.

En victime pour un sauvetage en milieu extrême

Le retour d’expérience fut intéressant pour tout le monde. De plus je n’ai pas eu à simuler une hypothermie qui est finalement apparu de fait de ma position statique et du froid. J’ai pu me rendre compte que l’hypothermie peut arriver très vite, d’autant plus que je suis sujet à la maladie de Raynaud.
Ensuite la formation s’est terminée par deux jours de motoneige, où nous avons pu chacun conduire et être passager. Une bonne expérience encore une fois !

Il nous resta quelques jours avant l’arrivée des clients où nous mettrons en place les derniers préparatifs.

Début de saison

Les deux semaines suivantes seront assez intenses. Il me faut prendre mes marques avec l’équipe, assurer les tâches quotidiennes tout en participant aux activités la journée en accompagnant un des guide et les clients.

J’apprends à faire du ski nordique, moi qui n’ai jamais chaussé de ski. Et au fil des sorties, j’apprécie de plus en plus ce moyen, au point d’en délaisser les raquettes. Je retrouve parfois ce sentiment de pouvoir avancer à l’infinie comme le vélo. Le rythme et la souplesse des mouvements sont très agréables.

Chaque jour offre une lumière unique, je me lasse pas de ces couleurs de l’arctique !

Pour une fois, j’arrive à profiter du premier de l’an, entouré de l’équipe et des clients enthousiastes d’être dans cet endroit magnifique. Peu avant minuit, nous nous réunissons autour d’un grand feu avec un fond musical.
Je suis happé par la magie du feu, comme hypnotisé lors d’un concert. L’euphorie ne vient de l’alcool mais de cette ambiance chaleureuse que je ressens.
Le bonheur parfait d’être au bon endroit et bien entouré.

Chaleur humaine autour d’un feu

Peu après, ce même groupe bénéficiera d’une belle aurore boréale assez intense. Malgré le manque de mon appareil photo, malheureusement en panne (il a été envoyé chez Canon pour un devis), j’en profite pleinement et m’extasie comme un enfant.
Puis le dernier jour, jour du sauna et piscine dans le lac, je m’étonne moi-même de rentrer dans l’eau glacé sans problème.

La semaine suivante est plus calme, avec seulement deux groupes au lieu de quatre. Notre équipe en profite pour faire le point entre nous. Savoir si tout se passe bien, régler les petits conflits internes qui peuvent survenir à cause de cette promiscuité permanente.
La bienveillance et l’écoute de chacun permet de faire avancer les choses. C’est très appréciable ! Je m’aperçois que j’arrive mieux exprimer mes besoins, contrairement à avant où je gardais tout pour moi.

Je travaille aussi en parallèle sur le site professionnel de Clémence, ce qui me rapporte un peu d’argent.
Et la cagnotte Leetchi a récolté plus de 400€ pour me permettre de financer une partie de mon matériel à renouveler. Finalement, je décide d’ouvrir ma cagnotte publiquement et de la laisser jusqu’à fin mars de cette année.

Bilan de l’année 2018 et la suite

Une année assez particulière pour moi. Une année qui a très mal démarrée mais où j’ai pu rebondir très vite grâce au soutien de mes amis en Australie. Je pars ensuite pour la Scandinavie et la Finlande, un des pays dont je rêvais depuis longtemps.

Après un mois chez des finlandais, je reprends la route pendant 5 mois à pied puis à vélo. Ces 5 mois seront les plus paisibles et intenses que j’ai vécu jusqu’à maintenant. L’environnement, les locaux, le voyage à vélo, la liberté de camper, l’affranchissement d’une quelconque date d’arrivée. Tout cela a contribué à cette sérénité.

L’île de Senja, la beauté norvégienne

Puis je trouve cette annonce pour faire une saison d’hiver avec une agence de voyage nommée Aventure Arctique. Je fais un premier essai en octobre en Norvège, sur la magnifique île de Senja, reste un mois seul en Laponie suédoise puis je démarre la saison avec une excellente équipe.

C’était une année riche en expériences et apprentissage sur moi-même.
J’appréhendais beaucoup cette période avec l’équipe après avoir passé autant de temps en solitaire. Mais j’ai su m’adapter aux contraintes d’une vie en groupe, même si ce n’est jamais évident pour moi.

Cette aventure dans les pays du Nord va au-delà des mes espérances et, même la nuit polaire a été agréable. Je ne peux être que reconnaissant à la Vie.

Et pour cette nouvelle année qui débute, je continue dans cette lancée.
En février, je vais revoir un de mes potes et aussi deux de mes sœurs ainsi que mon neveu et ma nièce. Puis viendra le mois de mai, pour à nouveau retrouver deux amis en Norvège.
Pour le moment, je vise simplement la capitale du vélo, Copenhague au Danemark pour le mois de juin et ensuite, c’est l’inconnu.

Ma demande au Canada a échoué pour le moment mais j’espère ce n’est qu’une erreur. Dans l’idéal, j’aimerais rester dans les grands espaces, voilà pourquoi que je m’interroge à continuer en Europe.
J’ai encore beaucoup de temps pour y réfléchir et prendre une décision, cela viendra certainement au dernier moment.

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