[10/33] Helpx #1: L’heure du bilan

Après 2 mois passés en compagnie d’Arpita, Aniish et leurs 2 enfants, il est temps pour moi de reprendre la route.
Je tiens à les remercier pour leur gentillesse et de m’avoir offert une superbe expérience de woofing.

Que dire de cette expérience ?

Plein de découvertes et d’expériences de vie.
Un cadre idéal en pleine campagne, entouré de quelques montagnes, à 1h30 de vélo de la ville la plus proche. Peuplé de wallabies, serpents, araignées et autres bébêtes. Deux chats adorables qui m’ont adoptés et dorment avec moi. C’est la première fois que mes hôtes voient Pimki se laisser caresser car elle est très timide.
L’araignée à 7 pattes (j’ai pas réussi à trouver un nom) de la salle de bain. Elle apparaît souvent le soir, inutile de l’écraser même si elle est plutôt grosse car elle est inoffensive. Au début, je n’étais pas rassuré mais maintenant je me suis parfaitement habitué.

Mon meilleur moment ?

Travailler sous le préau de la maison, assis sur la marche à trier et nettoyer les graines germées, tout en contemplant le jardin avec la pluie tombante.

Je suis également fier de ma contribution pour leur commerce. Grâce à l’application que j’ai développé (sous Mac OS encore !), ils ont pu obtenir des statistiques sur leurs ventes et gagner du temps pour gérer leurs factures et clients.
Ça a donné un coup de boost et ils ont pu trouver de nouveaux clients.
Leur prochaine étape est de monter une cuisine dédié à la production. C’est encore dans la cuisine de la maison que tout est fabriqué.
J’ai pu participer à presque toutes les tâches de la production. De la cueillette au produit final. C’est vraiment gratifiant de voir son travail terminé.

Les plats et desserts vegans d’Arpita vont me manquer.
Je vais d’ailleurs continuer sur cette voie du véganisme et changer mes habitudes alimentaires. De part mon voyage, je mangeais déjà très peu de viande et j’ai abandonné le lait depuis longtemps. Je vais observer comment je m’habitue mais ça me parle de plus en plus. Surtout concernant la souffrance animale et la diminution de nos ressources sur la Terre.

Travail et vie de famille

A la vie de famille, j’y participais activement en gardant de temps en temps leur fille de 3 ans, Sarala, ménage et rangement (pas trop difficile pour moi), faire le pain tous les matins, préparer le thé.
Je crois que j’ai jamais autant mangé de pain en 2 mois depuis très longtemps !

Vivre en famille tous les jours n’a pas été toujours facile pour moi car il était difficile de trouver un endroit calme dans la maison.
Mais j’ai appris que même dans un cadre idyllique, la vie n’est pas toujours facile. Ça m’a fait réfléchir sur ce que je voudrais lorsque je déciderai de me poser.

J’ai vu le travail d’une manière différente car je n’étais pas rémunéré. Ça m’a permis de relativiser et surtout de voir que je m’investissais tout autant dans mes tâches.
Je prendrai un peu de temps pour approfondir cette relation au travail.

Et puis nos discussions sur le monde, l’économie, la politique (il y a eu les élections nationales en juillet et c’est l’extrême-droite qui est passé) et l’avenir de l’éducation des enfants en Australie qui ne s’arrange pas malheureusement.

Nouvelle voie

Début août fut le moment le plus difficile car je sentais que je trouvais enfin ma voie mais en approfondissant, je me suis aperçu que c’était bien plus difficile que je le pensais. Je n’abandonne pour autant, il faut seulement laisser germer l’idée en soi et la Vie fera le reste. Patience.

Maintenant, je me suis recentré sur mon objectif du moment: Sydney. Je repars avec un état d’esprit clair, plus ouvert et mieux préparé à faire face aux difficultés.
J’ai accepté l’idée de retrouver un travail, le temps de gagner l’argent nécessaire pour mon tour du monde, sans quoi je me retrouverais dans une situation critique.

J’ai eu droit à une couverture en laine, en prévision du froid dans la montagne et le plein en noix diverses, betterave, pommes et flocons d’avoine pour mon petit-déjeuner.

Me revoilà reparti en mode itinérant, avec ma trentaine de kilos de matériels et nourriture qui constituent les seuls biens de ma nouvelle vie, mon fidèle destrier Kaihōpara Rangi, $500 en poche et une pleine confiance en la Vie.