Je roule sous un soleil qui me brûle la peau, j’ai envie de m’arrêter ici pour finir la journée, pas de bol, j’ai raté la guesthouse quelques kilomètres avant.
Finalement, je me ravitaille dans une supérette de village. Boisson fraîche et glace me redonnent de l’énergie. Et me revoilà, frais pour repartir.
Pourtant, en me levant ce matin, la motivation était endormie, j’étais encore dans un état semi-éveillé. Allais-je faire une étape ou deux ? Laissons mon corps décider !
Après un bon repas et du repos, je prends la route en direction de Thalang et une montagne m’attend patiemment.
Je grimpe. Mon cœur s’accélère, ma respiration se fait plus profonde, chaque pore élimine les toxines et fait ruisseler ma peau, l’énergie est concentrée dans mes jambes pour porter ces 110kg au sommet.
Malgré l’effort, le sourire sur mon visage ne cesse de s’agrandir.
Entre l’effort intense et la joie de profiter de la nature se trouve le bonheur. Il s’est glissé dans ce vide, ce point où l’esprit est clair comme un lagon et s’abreuve de la simplicité du moment.
La communion des quatres éléments :
- Le Feu, de part mon cœur, qui insuffle l’énergie nécessaire
- L’Air, à travers mes poumons pour aspirer chaque particule d’oxygène
- L’Eau, que je bois et s’évapore par ma peau
- La Terre, par mon corps composé de minéraux et nous rappelle que nous appartenons à cette Terre, la même pour tous les êtres vivants.
Et la pluie fait son apparition, sans chercher, un abri apparaît comme par magie.
Puis une rencontre.
Il porte un manteau noir, taché de blanc et quelques points bleus. Un magnifique être.
Nous jouons ensemble, il passe d’une main à une autre, puis s’accroche à ma jambe, il s’amuse également avec mon fidèle destrier.
J’en oublie que la pluie est terminée.
Je le remercie pour ce merveilleux moment et survole les derniers kilomètres me séparant de mon lieu nocturne.
J’y arrive avant une nouvelle averse. On m’accueille et découvre mon nid. Un bungalow, avec hamac vue sur une partie du lac pour la modique somme de 50000 kip (5 euros).
Enfin, me voilà au paradis, après tant d’efforts dans cette journée.
Je m’affale dans le hamac après une douche salvatrice.
Un dîner léger et une conversation autour d’une bière avec une Américaine, avant de sombrer dans les bras de Morphée, plein de gratitude pour la Vie.
Profiter de chaque moment
C’est dans ces moments que je me sens pleinement vivant, heureux d’être dans le voyage et dans ce monde.
Malgré la noirceur du monde, rien ne peut enlever la beauté de ces précieux moments.
Alors profitez, vous aussi de chaque journée qu’offre cette Vie et n’attendez pas demain. Chaque jour peut être le dernier, à nous de le rendre unique.